Championnat du Canigou
1/ LE JOURNAL D'AVANT-COURSE...
Je suis ... zen ;-) si si !!! Jeudi 18 Juin 2009
Dans moins de deux mois, c'est la course du Canigou, je commence à flipper à cause des barrières horaires, qui,
si elles ne sont pas atteintes, m' obligeront à abandonner... A cause de mon entraînement qui devient douloureux, aussi. Mais je ne compte pas faire ce trail à 1 000 bornes de chez moi pour
être contrainte à renoncer avant d'avoir foulé le sommet mythique des Catalans! Alors, haut les coeurs!
http://www.courseducanigou.com/
Commentaires :
News Vendredi 10 Juillet 2009
Je sors de chez le médecin (un médecin sportif). Je n'avais pas fini d'expliquer les symptômes qui me causent du souci qu'il a posé le diagnostic : problème au niveau du tenseur du fascia lata, appelé aussi "syndrome de l'essuie-glace". Les toxines accumulées dans le muscle au cours des entraînements ne se sont pas évacuées, à cause d'étirements probablement mal effectués.
Une seule solution : le massage.
J'enrage : quinze jours de perdus, à cause d'un diagnostic mal posé par mon médecin traitant. Des anti-inflammatoires pris pour rien... sinon pour faire bobo à mon petit estomac.
Aujourd'hui, mes séances de kiné seraient terminées, j'aurais probablement pu reprendre la course à pied, ou dans une moindre mesure, randonner en montagne.
Maintenant, c'est la course au kiné (compétent, de préférence) et avec un peu de chance, si je peux avoir suffisamment de séances d'ici la fin du mois, je pourrai faire le Canigou. Mais sans reprise d'entraînement et sans "acclimatation" à la montagne au préalable.
C'est pas gagné, mais ai-je le choix? Si près de l'échéance, je vais mettre toutes les chances de mon côté pour être sur le départ le 02 août, ce qui signifie pas de rando dans la montagne comme je l'avais envisagé pour la seconde quinzaine de juillet (à moins qu'un masseur vienne avec moi, lol).
Message pour Stéphane, au cas où il passerait par là : tu avais raison quand tu t'es posé la question des étirements; pourtant je te promets que j'en ai toujours fait.......... Me connaissant, tu ajouteras sans doutes que je ne me suis pas assez hydratée.
Quand j'ai présenté ton plan d'entraînement au médecin, il m'a dit que c'était bien. Je tenais à te le dire. Etant dedans à fond et l'ayant respecté jusqu'à ce que cette douleur m'empêche de poursuivre - semaine 11 du programme - je n'ai d'ailleurs jamais pensé le contraire.
Commentaires
Je vais voir pour la podologue; malheureusement, pour inaugurer des semelles ortho sur el Canigo, c'est trop tard!!!
@+
Murielle
Bisou
Mumu
je suis raph (des pirates) on s'est vu avec JR et éric !
J'ai eu ce problème il y a 4 ans, c'était dû à de mauvaises chaussures (des salom...trop dures) Depuis j'ai remis des chaussures avec bon amorti (Nik...) et des étirements (beaucoup) du tfl et depuis plus rien!
y songer avant les semelles (qui peuvent être bénéfiques certes mais peuvent apporter de nouveaux soucis...)
Bon courage
Raph
http://rquilliot.blogspot.com/
Ce sont des Lafum... sky race.
J'essaierai une autre marque. Encore merci!
Coucou Samedi 08 Août 2009
Alors, je l'ai fait ou pas???????????
Récapitulons :
Après le verdict du médecin, ce fut la course au kiné! Dur en cette période de vacances, et encore plus pour cause de fête nationale!
J'obtiens finalement un rendez-vous pour le jeudi 16/07. Je calcule rapidement sur mes doigts, et je me rends compte qu'il me sera difficile d'avoir 10 séances avant la fin du
mois........
Le 16 au matin, je suis prise d'une sorte d'intuition : je ne crois pas trop aux massages. A tout hasard, je compose le numéro d'un ostéopathe, à qui j'explique mon cas et l'urgence de la
situation. Il part en vacances le soir, il me propose donc de me voir le jour même à 19 heures. Mon moral repart au beau fixe : il me dit connaître la "pathologie" et me promet que je serai
rétablie en une seule séance. Miracle!
Je file sur Internet réserver des billets de train pour partir dès la semaine suivante dans les Alpes, puis les Pyrénées.
L'ostéo me manipule et me dit que mon souci provient probablement de mon talon... Bon...
Il m'avertit que je vais avoir des courbatures d'ici 2 à 4 jours et qu'après, la douleur à la cuisse ne sera plus qu'un mauvais souvenir. J'ai confiance.
Les courbatures surviennent effectivement. Puis passent. Mais les préparatifs du voyage, le ménage, intensifient le mal de cuisse.
Le 21, je pars. Le peu de marche que j'effectue avec sac à dos et valise me fait souffrir. Je m'aperçois que je n'ai pas demandé à l'ostéo QUAND la douleur allait disparaître et
aussi COMBIEN de temps de repos étaient nécessaires après la manipulation.
Je m'inquiète un peu.........
Je passe une semaine à La Clusaz, où j'effectue le mercredi un petit circuit en marchant, avec la douleur, mais c'est
supportable. Je me dis que ce parcours serait sympa en footing. Pour la première fois depuis que j'ai arrêté mon entraînement en juin, j'ai envie de courir. Ce que je fais le lendemain. La
montée (5km, 400mD+) se passe relativement bien, sauf que le cardio s'emballe. Et je ne suis qu'à 1100m d'altitude! Quant à la descente(3,6 km), elle est ... horrible! Pourtant,
mes premières sensations sont bonnes dans l'ensemble. Je suis contente d'avoir réussi à recourir. A chaud.
Le lendemain, c'est l'horreur : je suis courbaturée de partout!!! Je ne peux plus bouger. Et je n'ai fait que 8,5 km!!! Pour la première fois aussi fortement, je vois le Canigou s'éloigner,
loin, très loin....... Je me sens vraiment diminuée physiquement. Le moral dans les chaussettes, je reste enfermée toute la journée.
Heureusement, les jours se suivent et ne se ressemblent pas : samedi, je me lève pleine de bonnes résolutions : il ne faut pas que je me laisse abattre. Je suis dans un site splendide, je ne
vais quand même pas rouiller sur place. Je décide de randonner sur du "plat". C'est le comble : moi qui suis incapable de faire un parcours sans bosses dans ma région, je me retrouve à la
montagne à chercher des circuits avec le moins de dénivelée possible! Je monte en télécabine à Beauregard où je me balade. Les quelques descentes me font atrocement souffrir; de plus, je dois
presser le pas pour reprendre la télécabine car j'ai traîné un peu en cueillant des myrtilles (ah, la gourmandise!).
Le dimanche, je marche un peu, histoire de...
Le lundi, petit tour aux Confins puis aux Aravis. Magnifique.
J'ai mal, encore... même si j'essaie de ne pas trop y penser. Et même en marchant, le cardio s'affole.
Comme il y a à La Clusaz de très bons kiné, je vais en voir une lundi. Elle travaille sur les chaînes musculaires et me masse au niveau de la voûte plantaire. Elle me montre la technique,
mais comme elle dit, il n'y aura pas de miracle d'ici dimanche!!! Mais je ne désespère pas. Pas encore.
Elle, elle pense que le souci TFL provient de l'entorse que je me suis faite à la cheville il y a plus de trois ans, qui serait mal consolidée et aurait induit de mauvais impacts au sol, dûs
à de l'appréhension. Piste à explorer, mais c'est celle qui me paraît la plus plausible.
Mardi, je prends le train, direction les Pyrénées. Je sais qu'à partir de Narbonne, je vais voir le Canigou à travers la vitre. Je l'observe un bon moment, à genoux sur mon siège. Il est là,
c'est presque comme s'il me narguait. Serai-je là-haut dans 5 jours?
J'arrive à Arles. Les trois étages pour monter chez Eric sont éprouvants. Je me sens amoindrie , une vraie mémé!!!
J'arrive en pleine semaine de Festa Major. Ambiance au village... Le soir, j'assiste (du balcon) à un concert de Balbino Medellin, que j'aime beaucoup.
Le lendemain, c'est concert des Al Chemist, groupe Catalan, dans le parc de la mairie. Je reste en retrait, de peur de me faire bousculer et d'amplifier la douleur à la jambe.
Jusqu'au samedi après-midi, on ne peut pas dire que je me sois préparée à la course qui m'attend : apéro, repas... Ah si : piscine trois jours de suite... Mais, plus de chahut avec Océane que
de longueurs effectuées!!!
On peut dire que je ne me prends vraiment pas la tête. Je persiste à croire à ma participation à la course, mais en même temps, je vis les choses comme elles viennent. J'ai toujours mal à la
jambe, de toutes façons, pour maintenant, la douleur ne s'en ira pas comme par enchantement d'ici le 2 août, donc je ne me mets pas la pression et je ne me prive pas sous prétexte
que j'ai une épreuve importante. No stress.
Les Catalans ne m'encouragent pas spécialement, mais je ne me laisse pas influencer. Comme s'il n'y avait pas encore assez d'obstacles à ma participation, le mauvais temps est annoncé pour
dimanche; j'en arrive presque dans des moments de doute à souhaiter qu'il pleuve le jour J, car dans ce cas, je ne courrai pas (trop dangeureux) et ça ne sera pas vraiment de ma
faute...
Le 1er août au soir, nous partons pour Vernet. La pression monte d'un cran : beaucoup de coureurs sont déjà installés au village, et je me retrouve soudainement avec mon dossard et
un superbe tee-shirt souvenir dans les mains...
Nous arrivons à trouver une chambre libre dans un hôtel; nous prenons le menu "spécial Canigou" (quel restau de Vernet n'a pas servi de pâtes ce soir-là???) et allons nous coucher pas trop
tard. Pas plus stressée que cela.
Un premier orage éclate. Puis un autre. Je pense que je m'endors entre 1 et 2 heures du matin. Il pleut. Fort.
La pluie aura-t-elle cessé à 6 heures du matin, heure du petit-déjeuner?
Commentaires
Slt Murielle, bravo à toi pour avoir vaincu ce trail mythique, tu vois que tu l'as fais, et en plus, en arrêtant l'entrainement un mois avant !! merci pr ton sms, je l'ai reçu le lundi aprèm, quand j'ai rallumé mon tel, car je venais de terminer de faire le GR Tour du Mont Blanc, j'ai pensé à toi le dimanche, que le grd jour était enfin arrivé !!! encore bravo. A bientôt. Bises
Je viens aux nouvelles? tu as bien récupéré ou pas , toujours des douleurs à la cuisse? toujours en vacances!
TChao,bizzzz
SALUDO
Tout va très bien ! Je suis étonnée d'avoir récupéré aussi rapidement après la course, et heureuse de ne pas avoir aggravé la blessure.
Oui, oui, j'ai toujours légèrement mal à la cuisse, comme depuis juin, mais ça va.
Je vais faire mes séances de kiné en septembre, puisque je repars dans les PO travailler (chantier de restauration d'un village en ruine) lundi pour 15 jours.
Je n'ai pas encore couru depuis le 02 et je pense que je ne courrai pas avant, euhhhhhhhhhh...
Je rentre le 30 et reprends le boulot le 1er septembre.
Je songe faire le trail des beaux-monts; ça sera sans entraînement. Cela dépendra de l'évolution de la douleur après 15 jours de dur labeur (je ne sais pas exactement ce qui m'attend).
Merci pour vos sympathiques messages.
Je vous embrasse bien fort et vous dis à bientôt sur un raid, une course ou why not pour un entraînement? Voire un apéro, hihi!
Sportivamicalement,
Mumu
PS : le CR du Canigou arrive.........
Je te sens moqueur en ce qui concerne la plaine des Aravis!!!
Je suis allée courir trois fois ici depuis le Canigou, et trois fois à travers monts et ... collines. Et oui, je sais, je suis un paradoxe!
Et le comble, c'est que mes pulsations sont plus élevées ici qu'à la montagne, pour un moindre effort.
Je t'embrasse.
A ... bientôt (ah oui, mais, zut, j'suis pas prête de voir une plaine par chez toi, vu que les Alpes continuent de s'élever... Va falloir trouver une autre solution)...
Hello, Mumu, il y a un an tu partais de mon coin de paradis vers ton objectif CANIGOU 2009 avec le moral dans les chaussettes (ou plutôt dans la cuisse). Que de réussite pour toi depuis ce jour ! C'est vraiment chouette ! Alors, n'oublie pas de nous donner de tes nouvelles avant que la pub ne revienne sur ta page d'accueil ! Bizz from La Clusaz.
Bonjour Philippe, et oui, à l'heure où je te réponds, il y a exactement un an, j'avais enfin terminé cette course qui m'a tenue pendant plus de neuf mois!
J'avais peur de l'après, et finalement, tout va bien...
Comme quoi il ne faut jamais renoncer!
A un de ces jours ;-)
Le jour de l'anniversaire de mon fils, je ne pouvais tout de même pas être éloignée de lui de 1000 km et ne pas participer!
5h45; le réveil sonne. Eric et moi allons petit-déjeuner. Je tartine mon pain de miel que nous avions emporté dans nos bagages. Je vais demander un presse-agrumes au patron du restaurant afin de me faire le jus d'oranges nécessaire à ma "boisson de l'effort" : mélange orange, sel, sucre, eau.
Je ne me pose plus de questions quant à ma participation. Je suis là, tranquille, prête à partir.
Le temps est brumeux, mais il ne pleut pas. Il est tôt, normal de ne pas encore voir le soleil.
A peine sortie, je vais trottiner un peu, jusqu'à la sortie du village, en grimpette. C'est l'itinéraire de départ.
Eric, pendant ce temps, cherche un endroit d'où il pourra prendre des photos.
Il ne fait pas très chaud, mais à vrai dire, c'est un temps idéal pour courir.
L'heure H arrive. Je me place en queue de peloton. Je ne me sens pas prête à partir au taquet comme c'est ce qui va probablement arriver, alors pour ne pas me laisser emporter, je
reste derrière. Je sais aussi qu'après le bitume (300m environ), nous attaquons déjà une montée sur une petite sente, où les coureurs vont se suivre à la queue leu leu; je ne tiens pas à gêner
qui que ce soit par ma lenteur.
A mes côtés, se trouvent des messieurs d'un certain âge, ou des coureurs partant "light", sans eau, ni rien. Cela me surprend un peu...
Ca y est, le départ est donné; mon coeur bat déjà la chamade. J'y suis, enfin! A partir de là, plus question de penser à autre chose qu'à l'arrivée!
Je me place sur le côté gauche de la chaussée, pour la photo... Ben alors, Eric, qu'est-ce que tu as foutu? L'image est floue; je
n'allais pourtant pas si vite!!!! Quoique
Je
prends un départ tranquille... Ca grimpe déjà sec. Nous arrivons à Casteil et longeons le parc animalier... Bientôt le col de Jou. Celui-ci, je ne le connais que de réputation... Effectivement,
les organisateurs n'ont pas menti : son ascencion est parfois bien pentue. J'essaie de ne pas marcher, mais ce n'est pas toujours évident. Je grimpe doucement avec un groupe de joyeux garçons,
qui sont en train de se prendre en photo. Je leur propose de les photographier tous ensemble. Eux aussi me prennent en photo et rigolent en disant qu'à leur retour, ils feront croire qu'ils
étaient avec la première féminine... On se promet de s'échanger nos mails à l'arrivée.
Je lâche peu à peu ce groupe et me retrouve avec un Andorran (Xavier) qui me fait remarquer, en regardant le paysage vers la gauche,
complètement bouché, que nous venons de passer dans un nuage. Nous ne nous en sommes pas aperçus. Nous discutons un peu (si, si, j'arrive à parler en courant, qui plus est, en montant!) et d'un
seul coup, je reconnais le lieu. Nous sommes à Mariailles!!! DEJA! Je n'en reviens pas.
Regardez-moi ce bonheur d'avoir franchi cette première
étape! Moi qui avais peur d'être limite au niveau des barrières horaires fixées par l'organisation, je constate avec joie que je viens de faire 8,7 km, 1 100m de D+ en 1h34, alors que j'étais
persuadée de mettre 2 heures minimum. Je ne peux m'empêcher de penser à Stéphane qui avait estimé mon temps de passage à cet endroit à 1h40 ou 45... Bravo à lui!
Xavier et moi continuons à courir ensemble. Je lui raconte la suite de l'itinéraire, puisque je le connais, et lui dis que jusqu'à la cabane Arago, et même un peu après, on peut
courir... On a même droit à une petite descente. Ca y est, je navigue en terrain connu. Effectivement, cette partie est courante, sauf que le chemin est étroit et qu'il est difficile de doubler
les personnes plus lentes que soi, d'autant plus qu' il est parsemé d'embûches, notamment des racines à cet endroit... Peu à peu, mon compagnon avance. Moi, je me sens bien, mon pas pourrait
aisément rester en harmonie avec le sien, mais je préfère assurer et rester derrière un petit groupe pas très rapide; ils me donnent un rythme qui me permettra d'aborder la suite que je sais
terrible avec l'énergie nécessaire. Disons que cela me permet de ne pas m'emballer et de rester raisonnable, d'en garder sous la semelle pour la suite des événements.
Je fais une petite pause à la cabane Arago. Le coureur qui m'a photographiée tout à l'heure au col de Jou arrive, je lui propose de le reprendre en photo, mais ses copains ne sont pas
encore là, alors il me dit que ce n'est pas la peine que j'attende... Je repars tranquillement.
Après la cabane Arago, la traversée des Plans de Cady s'avère difficile. Cette portion paraît longue et n'est pas très bonne pour le moral. Nous commençons à doubler des randonneurs. Au pied du
Canigou, je me retrouve derrière un monsieur qui ne se sent pas très bien. Il se plaint d'avoir la tête qui tourne, de ne pas être bien... C'est vrai qu'il ne court (ou marche) pas très droit. Je
pense que l'altitude lui joue des tours. Je lui suggère de manger un bout, ce à quoi il me répond qu'il l'a déjà fait il y a une demi-heure. J'insiste en lui disant qu'il ne doit pas hésiter
à manger encore. Mais il râle. Alors je le laisse. Néanmoins, je reste derrière lui. Moi aussi, la tête me tourne un peu. L'altitude. Heureusement, cela ne me gêne pas plus que ça. Et puis, à
nouveau, je préfère assurer. J'imagine que si j'accélère comme j'en ai envie, mon cardio va s'emballer - il est déjà bien haut - et je serai de toutes façons obligée de ralentir, en ayant en plus
bouffé plus d'énergie que nécessaire.
Et puis ça y est, nous attaquons le dernier kilomètre de montée, celui qui va nous faire grimper 400m d'un coup. C'est dur, quand même!!! Et enfin, voilà ce que j'attendais : LA CHEMINEE! A
cet endroit, nous nous retrouvons à quatre filles. On a la pêche, mais quelques hommes ralentissent notre progression (ah, les hommes )... On s'excuse auprès du groupe masculin qui nous suit,
leur disant que ce n'est pas de notre faute si ça bloque un peu, mais ils répondent rapidement que ça n'est pas très grave, qu'ils profitent de la vue (ah les hommes bis).
A ce moment-là, je double le coureur qui se sentait mal. Pas trop envie qu'il me tombe dessus...
Ca y est, je suis là-haut! En moins de quatre heures. Youpi! Pas si mal, avec une cuisse handicapée.
Un coureur (Roger) me demande si je peux le prendre en photo avec son téléphone. J'accepte volontiers et lui demande s'il peut me prendre et m'envoyer l'image. Il veut enregistrer mon numéro
de portable dans le sien pour que l'on s'appelle à Vernet afin de nous y retrouver et échanger nos adresses mail, mais il ne sait pas comment entrer mon numéro dans son répertoire... Je lui
propose alors de prendre le sien, mais ... il ne le connait pas !!! Aïe! Il ne nous reste qu' une seule solution : se chercher dans le parc Charles Trénet tout à l'heure!
Mes mollets commencent à me picoter; il est temps de
repartir. Surtout, ne pas laisser la machine se refroidir! Aïe, aïe, aïe...Les premiers mètres suffisent à me rappeler que je souffre énormément de la cuisse. Pendant la montée, j'ai eu mal,
certes, mais je me suis davantage concentrée sur le cardio et la gestion du dénivelé positif, donc, ça ne m'a pas posé trop de problème... Mais, là!!!!! Impossible de descendre correctement les
rochers. Moi qui adore faire le cabri sur ce type de terrain, je me retrouve à marcher en crabe. Je me sens comme une mamie avec un déambulateur
Quand je pense que j'avais descendu cette portion - jusqu'au pic Joffre - à fond les ballons avec Eric il y a deux ans (lors de notre rando GR10), je me sens vraiment diminuée!!!
Quelle frustration!
Enfin, il en est ainsi; je suis parvenue au sommet. Maintenant, quoiqu'il arrive, quel que soit l'état dans lequel je suis, il faut bien que je redescende!
Comme cette descente va me sembler longue... Après le pic Joffre, je vais faire un bon bout de chemin avec une fille. Mais elle a plus de pêche que moi, à un moment où j'ai un coup de pompe. Je
la vois s'éloigner progressivement...
Le temps n'est pas terrible au chalet des Cortalets. Avec les nuages, le paysage que j'avais découvert il y a deux ans est méconnaissable, voire lugubre.
S'en suivra une longue descente en solitaire, à tel point qu'il m'arrive parfois de me demander si je ne me suis pas trompée d'itinéraire... Mais, non. Je suis sur le bon chemin. De temps en
temps, un coureur me double. J'ai mal, je me lasse. Cette descente est interminable. Après le ras del Cabrera, je suis à nouveau en terrain inconnu.
Je regarde mon GPS qui m'indique une altitude encore élevée. Malgré ce que je suis en train de faire endurer à ma pauvre jambe, j'ai l'impression de ne pas descendre... Et dire qu'il faut
retourner à 600 m. Comme c'est bas!
Me voilà sur une piste forestière, où se trouve un tunnel. Mon GPS sonne pour me signaler qu'il perd la réception sattelite. Cela me surprend et je tombe.
Le moindre petit moment d'inattention peut vite devenir dangereux... La fatigue est bien là...
Je retrouve quelques coureurs; tant mieux! Enfin, l'itinéraire coupe la piste de temps en temps. C'est plus pentu, mais moins monotone...
Je tombe une seconde fois, sans conséquence, heureusement...
Après le ravitaillement des Citernes, la descente vers Vernet s'accentue davantage. Je traverse une rivière en choisissant la
pierre plutôt que le rondin de bois pour éviter une glissade, mais mon pied glisse quand même! Je terminerai la course avec les pieds mouillés!
Ceux qui me connaissent ne seront pas étonnés... Toujours cette fâcheuse tendance à être inexorablement attirée par l'eau...
Oh, un raidillon nous amène au dernier ravitaillement. Ca fait presque plaisir de retrouver une montée. En tous les cas, ça fait du bien aux jambes!!!
Puis c'est le retour sur le goudron et la traversée de Vernet. Il faut courir, jusqu'au bout. Ce que je ferai, bien sûr. Ca y est, je vois l'arrivée! Un coup d'oeil au GPS : je cours à un peu
plus de 11km/h... Je cherche Eric du regard. Quand je le vois, je lui fais un grand sourire et un grand signe.
6h25mn. Ma première parole à l'arrivée est : " L
'année prochaine, je peux gagner une heure". La seconde est : " Je crois que je vais avoir une tendinite au pied droit *".
En effet, ayant mal à la cuisse gauche, j'ai fortement sollicité ma jambe droite, surtout lors des appuis, et je ressens une douleur au talon d'Achille.
Je suis super heureuse, je me sens bien. Bien sûr, j'ai les jambes
qui tirent, normal, mais je suis super satisfaite. Déjà, j'ai terminé et qui plus est, en mettant seulement 25 mn de plus que ce que je m'étais fixé comme objectif au départ, avec la blessure et
l'arrêt de l'entraînement... et surtout, je n'ai pas aggravé la blessure (enfin, pour le moment, semble-t-il); je veux dire par là que je n'ai pas eu de pépin pendant la
course.
Ce championnat, je l'ai vraiment fait
au mental. L'effet "Canigou" a une fois de plus opéré sa magie. C'est quand même dingue! Quand je pense que la veille encore, je me demandais si je serais sur le départ. Quand la nuit même
j'ai entendu l'orage, je me suis dit : "Ca y est, il va pleuvoir toute la journée, c'est fichu, je ne ferai pas la course"...
Quand je pense à quel point j'étais à la ramasse depuis le mois de Juin, combien je me sentais diminuée physiquement...
Quand je pense à la préparation que j'ai faite en arrivant dans les Pyrénées quelques jours avant, histoire de "m'acclimater". Pas de prise de tête, pas de pression (voir ci-dessous)...
Alors oui, si je ne m'étais pas blessée et si je n'avais pas interrompu mon entraînement, j'aurais probablement mis moins de 6 heures.
Mais à vrai dire, du chrono, je m'en fiche pas mal...
C'était une première pour moi et je peux dire que c'est une réussite.
Une victoire sur moi-même, en quelques sortes.
* Finalement, rien à signaler au niveau tendineux, ni ailleurs, d'ailleurs. Même la cuisse, sans soin, va bien... Magique, je vous dis.............
Je tiens à remercier vivement toutes les personnes qui m'ont encouragée jusqu'à la veille du départ et qui m'ont
envoyé leurs gentilles félicitations : ma famille, surtout mes enfants (merci Laurent, d'avoir compris et accepté mon absence à ton anniversaire), Nanou, JR, François, Ludo, Emilien, Océane,
Phil, Philippe et ceux que j'oublie...
Merci à Roger à qui je dois la photo prise au sommet du Canigou, et au sympathique groupe avec qui j'ai monté le col de Jou...mais j'attends
toujours la photo
Un grand merci à Philippe A qui a minimisé son rôle.
Un merci tout particulier à Eric qui m'a aidée au cours des derniers jours de préparation (apéro, concert, barbecue, et j'en passe!!!), qui m'a
accompagnée le jour j pour m'encourager. Ce fut vraiment une belle surprise. Merci aussi pour les photos.
Et bien sûr, merci à Stéphane qui m'a fait un plan d'entraînement au top.
Je vous embrasse tous
Extrait du compte-rendu trouvé sur le site officiel du championnat, où j'apprends qu'il s'en est fallu de peu pour que la course soit annulée. Avec le recul et tout ce
que je me suis posé comme questions quant à ma participation, je me dis que ça m'aurait fait mal si ce trail n'avait pas eu lieu...
Championnat du Canigou 2009
Trentième édition de légende
Championnat du Canigou 2009
Une édition hors du Temps…
…le Temps… celui de la météo d'abord, apocalyptique, qui a longtemps laissé planer le doute sur la tenue de cette trentième édition : vent, orage, pluie et grêle se sont succédés toute la nuit puis se sont miraculeusement évanouis en début de matinée pour permettre une édition exceptionnelle.
… Le Temps des chronos ensuite, et une fois encore, à ce jeu-là, Jessed Hernandez a survolé les débats en maîtrisant la course de bout en bout, se payant même le luxe de pulvériser son propre record en descendant au-dessous de la barre mythique des 3h00.
Commentaires
Pour le parc d'Olhain, ne te sens pas obligée même si le ridicule ne tue pas.
A bientôt pour de nouveaux exploits.
JR
Heureuse de t'avoir emmenée avec moi là-haut par le récit....
Euhh première fois qu'on me compare à une footballeuse; je sais pas comment je dois le prendre
Mais sûr qu'avec deux kilos en moins (ça j'avais pas encore osé l'écrire, mais je le pensais bien fort), j'explose le chrono à ma prochaine participation!!!
Et toi, à quand le Canigou?
@+
Bises
Wah, je suis super contente, tu viens de poster le premier commentaire!
Je viens de terminer le compte-rendu du raid o'bivwak (page "carnets de raids" sur le blog), il me reste à l'agrémenter de quelques photos (les tiennes, en fait).
Je te remercie pour tes encouragements; je ne suis pas certaine que les barrières horaires soient prévues si larges, mais ce n'est pas grave, J'Y ARRIVERAI!
Tu ne crois pas si bien dire pour JR, on prépare un truc...
Bon courage pour le raid 74; tu dois être fin prêt??
A bientôt.
Mumu
A bientot
EB